
Des feutres, du papier, des idées : lancer un projet autrement
Comment donner envie aux utilisateurs de s’investir dans un nouveau produit dès les premières étapes du projet ?
Quand on travaille sur une refonte ambitieuse, le risque, c’est de passer à côté de ceux qui l’utiliseront vraiment au quotidien. De rester entre experts, entre concepteurs, de parler d’UX sans écouter les usages.
Dans cet article, on raconte comment on a profité d’un club utilisateur organisé par l’un de nos clients pour impliquer directement les utilisateurs dans la création du futur produit, à travers un atelier très simple, très accessible, mais étonnamment puissant : du paper prototyping en petits groupes, feutres en main. Une manière concrète de créer de l’engagement, de poser les bases d’une démarche centrée utilisateur, et de donner une voix aux personnes qui vivent le produit au quotidien.

Pourquoi on a proposé cet atelier collaboratif de paper prototyping
Depuis plusieurs semaines, nous accompagnions ce client sur une refonte produit stratégique. La phase de discovery battait son plein : interviews, analyses d’usage, identification des irritants, validation des besoins. Mais il manquait encore un moment de partage collectif, une occasion d’embarquer les utilisateurs dans la démarche, pas seulement comme répondants, mais comme contributeurs.
Quand notre client nous a parlé de son club utilisateur annuel, on y a vu un timing parfait. Pendant deux jours, une trentaine d’utilisateurs finaux étaient réunis, venus de différents métiers, avec des niveaux de maîtrise du produit et du digital très variés. Et surtout : tous avaient une vraie envie de faire avancer le produit.
On a donc proposé d’organiser un atelier pendant le club. Pas une démo. Pas un questionnaire. Un vrai moment de co-construction.
Nos objectifs avec cet atelier :
- Créer un moment fort pour lancer la refonte, en rendant visible le défi que représente le projet
- Mettre en lumière la diversité des attentes utilisateurs, pour faire émerger des points de convergence ou de tension dès le départ
- Poser les bases d’une communauté d’usage active, en donnant à chacun une place dans la création du futur outil
Le format : un atelier de co-conception low-tech et inclusif
L’atelier reposait sur un format très simple : du paper prototyping. Un kit papier que nous avons conçu pour l’occasion, inspiré des principes du design UX. Chaque groupe avait à sa disposition :
- blocs d’interface imprimés et plastifiés, représentant des composants classiques (boutons, menus, formulaires…)
- feutres effaçables, post-its, et gabarits, pour annoter, compléter, créer
- brief clair : imaginer l’interface idéale du futur outil, en partant de leurs besoins métiers.

Les participants étaient répartis en groupes de 4 à 5, volontairement mixtes en termes de profils, pour favoriser l’échange. On tenait à ce que chaque équipe croise des points de vue différents : responsables opérationnels, utilisateurs quotidiens, référents techniques…
Pendant une heure, chaque groupe a conçu sa propre version de l’interface. De notre côté, nous circulions entre les tables, jouant un rôle de facilitateur : aider à démarrer, clarifier les consignes, débloquer les discussions sans jamais orienter les choix.
À la fin, chaque groupe a présenté sa maquette à l’ensemble des participants. L’occasion de confronter les visions, d’identifier les zones de consensus… ou de divergence.
Ce que cet atelier de co-conception a permis
Au-delà du format ludique et participatif, cet atelier a généré une vraie valeur pour la suite du projet. Voici ce que nous en avons retiré :
- Un fort engagement des utilisateurs : le fait de construire, de manipuler, de présenter donne un rôle actif, valorisant, qui crée de l’adhésion
- Des retours concrets, visuels et argumentés, bien plus riches que des commentaires à chaud ou des enquêtes classiques
- Une mise en lumière des différences de priorités selon les profils : certains très orientés sur la rapidité d’exécution, d’autres sur l’accès à l’information ou l’intégration dans un écosystème
- Une matière exploitable immédiatement : les maquettes, les échanges, les verbatims constituent une base très utile pour la suite de la discovery, les ateliers métiers ou même le cadrage produit
Mais surtout, l’atelier a permis à chacun de prendre conscience de la complexité du projet, de la pluralité des usages, et du rôle qu’il pouvait jouer dans sa réussite.
Et maintenant ? Co-construire pour mieux réussir
Ce genre d’atelier montre qu’il n’y a pas besoin de technologies avancées pour faire émerger des idées puissantes. En partant du concret, en favorisant les échanges humains, en donnant de la place à chaque profil utilisateur, on peut poser les fondations d’un produit plus juste, plus utile, plus aligné avec les usages réels.
Chez exFabrica, on croit beaucoup à cette approche : des formats simples, humains, engageants, qui créent de la valeur dès le départ. Le paper prototyping n’est qu’un outil parmi d’autres, mais utilisé au bon moment, il peut vraiment changer la dynamique d’un projet.
Si vous préparez une refonte, une évolution majeure ou simplement une étape importante dans la vie de votre produit, nous serions ravis d’en discuter avec vous. Impliquer vos utilisateurs autrement, c’est souvent ce qui fait la différence.